mercredi 4 mars 2015

I Bolivia Can Fly !

PAUL – Entre la Route de la Mort et le départ de nos amis, ces derniers jours à La Paz sont riches en émotions. Loin de nous laisser aller, nous décidons de faire ce que nous savons faire de mieux : reprendre la route. La prochaine étape est la capitale administrative de la Bolivie, c’est-à-dire Sucre. Et quelle douce ville ! Nous y passons trois jours, à flâner, à visiter ses églises, ses cafés, son parc…

Le moment phare de cette étape, voir même l’un des meilleurs moments de tout le voyage, commence quand la patronne suisse de notre auberge nous apprend qu’on peut trouver de l’excellente charcuterie à Sucre, ainsi que du fromage à raclette. De plus, elle veut bien nous prêter son appareil à raclette ! Nous voilà, neuf mois après avoir quitté la France, à déguster un bon plat de chez nous avec une bonne bouteille de vin blanc bolivien (que de bonnes choses dans ce pays !) Entre ça et l’excellent restaurant de l’Alliance Française, ça donne envie de s’installer dans cette jolie ville de style colonial (oui, c’est aussi pour cela qu’on l’aime bien !)

L’heure tourne, pourtant ; les jours passent, et mine de rien, la fin de notre périple approche à grands pas. Nous devons donc reprendre la route, encore et toujours.

Nous arrivons ensuite à Potosi, région réputée pour ses mines d’argent, de cuivre, d’étain… Pour nous emmener dans les mines, c’est Julio, ancien mineur devenu militant (un peu fou), qui nous emmène.

Il nous propose tout d’abord de faire quelques emplettes à offrir aux mineurs (boissons, feuilles de coca à mâcher, paires de gants, bâtons de dynamite…) Nous nous changeons ensuite pour nous enfoncer dans le Cerro Rico, montagne qui fait le bonheur de la ville pour ses inépuisables ressources.

Notre guide, aux faux airs de José Garcia ou Robert de Niro (un peu), nous explique la dureté du métier de mineur. La plupart que nous rencontrons ont à peine 19 ans. Ils travaillaient autrefois dans les champs, mais comme dit Fernand Raynaud : « ça eut payé, mais ça paye plus ! » Donc ils sont condamnés à entrer dans cette montagne, chaque jour, jusqu’à ce qu’ils ne tiennent plus debout.
Le touriste est le bienvenu, car il apporte ses cadeaux, mais aussi parce que Julio reverse 10% de ses recettes à une coopérative de mineurs, qui pourra s’acheter du matériel, des machines, soutenir un mineur accidenté, etc. Le Cerro Rico est toutefois menacé, car certaines agences de tourisme proposent à leurs clients de faire sauter eux-mêmes de la dynamite, n’importe-où. C’est là le combat de Julio, qui cherche à préserver la manne économique de toute une région.

Le King et la Reina
A Potosi, nous rencontrons Sandra, une Française qui se dirige ensuite, comme nous, vers le Salar d’Uyuni, le fameux désert de sel qui marque la frontière avec le Chili. Nous embarquons donc pour une excursion de quatre jours à travers le Salar avec un guide chauffeur nommé Elvis et une cuisinière : Reina.

Dans la voiture avec nous, il y a également un couple d’Autrichiens avec qui nous sympathisons et dont nous croiserons la route plusieurs fois par la suite. Sonja et Klaus font également un tour du monde ; nous partageons donc nos idées et conseils. Ils ont prévu de passer en Antarctique, mais on ne devrait pas les suivre…

Nous commençons l’excursion par la Vallée de la Lune, près de la ville de Tupiza. Un paysage surprenant ; des roches de toutes les formes s’étirant vers le ciel dans des couleurs rougeâtres, immenses. La Vallée rythmera notre trajet jusqu’à la ville d’Uyuni, qui marque l’entrée du Salar. La présence d’un cimetière de trains renforce l’aspect fantomatique de cette ville sans intérêt. Mais après, c’est dans l’infini paysage blanc que notre fine équipe s’aventure, s’enfonçant plus profondément chaque minute.

C’est blanc. A perte de vue. Le sol est dur comme du béton. La couche de sel atteint un mètre d'épaisseur, sur des centaines de kilomètres carrés… Mais pas un satané grain de poivre ! C’est un scandale !

Peu à peu, à force de rouler, au rythme des petits plats et casse-croûtes préparés par Reina, nous entrevoyons… des îles. En plein désert de sel : une île couverte de cactus énormes, atteignant dix mètres de hauteur. On se croirait dans Tintin et l’Etoile Mystérieuse. C’est aussi tout près de là que nous profitons de l’immensité du Salar pour prendre des photos rigolotes, en jouant avec la perspective. Bon, ces photos sont perdues, mais on a essayé de vous trouver des exemples !
La nuit (froide, très froide), nous nous serrons avec d’autres touristes dans des hôtels de sel, à s’agglutiner autour d’un poêle avec une tasse de maté et à raconter des histoires de voyage.
Le dernier jour de l’excursion est réservé à la visite des lagons immenses de ce parc national : le rouge, le vert et le blanc. Portant fièrement et littéralement leur couleur, les trois lagons sont magnifiques, habités de flamants roses et de lamas. Sauf le vert, bizarrement, qui doit sa couleur à sa teneur en arsenic.

Petit quiz pour nos lecteurs : Où a-t-on également vu une piscine d’arsenic ? Envoyez vos réponses par carte postale pour tenter de gagner… un truc de mon choix. Et on triche pas, hein ! On ne va pas aller lire un certain post du mois d’août… Bref, on s’égare.

Le lendemain, nous attaquons la frontière chilienne, par la ville ultra-touristique de San Pedro de Atacama, l’entrée d’un nouveau désert !

La Vallée de la Lune dans toute sa splendeur

Notre groupe : Klaus et sa belle barbe, Cha, Paul, Sonja (1er plan) et Sandra, en plein déjeuner

Le cimetière de trains

Les portes du Salar d'Uyuni

Le lever du soleil sur le salar

Le lagon blanc

El Arbol de Piedra, l'arbre de pierre

Le lagon rouge et sa faune

Les geysers

Balade au bord du lagon vert

Enfermés en dehors de notre chambre : le grand classique "un qui bosse, deux qui regardent"
Un exemple de jeu de perspectives dans le Salar (c'est pas nous !)

mardi 27 janvier 2015

Dix bons jours (bonjour !) avec les copains

Nous nous excusons pour le délai depuis la dernière publication. En réalité, le voyage est déjà terminé, mais nous continuons de poster ici toutes les étapes. Vous pourrez ainsi suivre nos aventures jusqu'au bout, malgré le retard, dont une explication parmi tant d'autres suit dans le post ci-dessous. Merci pour votre fidélité.

BERTRAND ET MONIA - C’est à l’aube d’un 13 octobre printanier que nous retrouvons Charlotte, se brossant les dents, et Paul, qui aurait mieux fait de le faire, à l’auberge Kokopelli de Lima. Nous arrosons ces retrouvailles de café, et surtout de saucisson et de chocolat Milka (celui avec les noisettes) tant attendus par nos baroudeurs !


Nous partons ensuite à la découverte de Lima. La belle place centrale Plaza de Armas et quelques rues bien charmantes composent le vieux Lima, et c’est après une petite vadrouille et la visite d’un monastère que nous nous posons dans un petit restaurant à la déco rustique. Paul et Charlotte sont dans le pays depuis une bonne semaine, et Paul en profite donc pour nous faire découvrir sa nouvelle boisson favorite : l’Inca Kola. Visuellement c’est de l’essence, au goût c’est un antibiotique. Le dépaysement est total ! Le temps de se remettre de cette expérience, nous allons assister à la relève de la garde devant le palais présidentiel. Nous assistons à une parade orchestrale, dont le pas est sans doute fortement inspiré des Monthy Python, durant 20 minutes au milieu d’une petite foule. Le show est plutôt réussi et nous décidons de rentrer dans le vif du sujet en allant visiter nos premiers vestiges pré-Incas : Huaca Pucllana. En effet ce site est un ancien temple servant à des sacrifices à la faveur des dieux, et à chaque sacrifice le temple était agrandi.

Le lendemain matin, nous prenons le bus pour un rapide trajet jusqu’à Cusco.


Cuzco fait maintenant ? 

23 heures plus tard, en fin de matinée, nous arrivons à Cuzco, une ville à couper le souffle ! Il n’est pas impossible que les 3100 mètres montés en moins de 24h y soient pour quelque chose. Sortis du bus, on nous indique que notre auberge serait à une dizaine de minutes. On prend notre courage à deux mains, nos sacs sur les épaules et c’est parti ! Au bout de quinze minutes, le souffle coupé et les épaules fébriles (Paul et Charlotte portent chacun 20 kg sur le dos, nous une dizaine) nous réalisons que les dix minutes devaient en fait être en voiture. C’est un vieil autochtone des plus sympas qui nous aide à trouver un taxi et à s’assurer du prix de la course.

Nous passons 2 jours dans la ville, à marcher à travers les différentes rues, places et quartiers de la ville qui est aussi belle que pentue. Au détour des différentes artères, nous visitons vestiges et églises, parfois elles-mêmes bâties sur des fondations de temples incas. Ces deux premiers jours sont plutôt physiques, chacun vivant le mal d’altitude à des durées et des intensités différentes. Il parait que les infusions de feuilles de coca sont très bonnes contre ce problème et les filles tourneront principalement à ce breuvage. Finalement, il s’avère que le Pisco Sour (cocktail à bases de pisco, de citron vert et de blanc d’œuf) et la Cusqueña (la bière locale) sont bien plus efficaces !

Le Machu Picchu 

C’est la fleur au sac à dos que nous quittons Cuzco pour rejoindre Aguas Calientes, ville dortoir obligatoire pour accéder au Machu Pichu. Le trajet se fait d’abord en bus, puis en train. C’est au beau milieu de notre pause entre les deux moyens de transport que nous apprenons la bonne nouvelle : pas plus de 5 kg de bagages par personne ! Plus une minute à perdre : nous mettons en place notre stratégie d’optimisation des bagages, les vidons, intervertissons, les re-remplissons et nous changeons. Nous commandons des sandwiches, laissons nos gros sacs à la consigne et attrapons le train.

A Aguas Calientes, deux types d’individus : les premiers allant au Machu Picchu et devant passer la nuit ici ; les seconds offrant le gîte et le couvert aux premiers. C’est pourquoi la réputation culinaire du lieu est mauvaise : le ravitaillement est hebdomadaire depuis Cuzco, et à quoi bon faire de la qualité ou respecter l’hygiène élémentaire puisque chaque client sera unique ? C’est par sécurité et pour le plus grand bonheur de nos backpackers préférés que nous choisissons d’écarter tout risque d’intoxication alimentaire en jetant notre dévolu sur un restaurant à la réputation solide. Le budget est plus élevé que d’habitude, mais le gueuleton en vaut la chandelle ! Nous remarquons vite qu’ici, il y a deux types de touristes : les premiers qui choisissent un bon restaurant et dorment du sommeil du juste ; les seconds qui passent la nuit accrochés à la cuvette des toilettes.
4h30. Les yeux se décollent autour d’un café ou d’un mate de coca. Une fois le petit déj avalé, nous nous rendons à pied à travers une ville déserte jusqu’au départ des bus pour le Machu Picchu. En réalité, la ville est loin d’être déserte ! C’est juste que tout le monde se trouve au même endroit : le départ. Nous arrivons à 5h15 (les premiers bus partent à 5h30), la file d’attente fait déjà bien 200 mètres et elle ne cessera de s’agrandir durant toute la matinée, à côté d’un bal de bus incessant. C’est après 30 minutes de montée que nous arrivons à l’entrée du site. En haut nous reconnaissons quelques visages aperçus au petit déjeuner, sauf qu’ils sont maintenant rouges et transpirants. Nous en conclurons que la montée en bus ou à pied sont d’une durée similaire !

Les lieux sont tellement mythiques et donc tellement visités (environ 7 fois plus de visiteurs que préconisé par l’UNESCO) que tout ou presque est réglementé : sentiers à sens unique, agents surveillant que vous ne restiez pas trop longtemps au même endroit, sites annexes avec des heures de passage bien définies... C’est pourquoi nous traversons tout d’abord le site à la va-vite : nous devons être au pied du Huayna Picchu pour l’escalade de 7h tapantes. C’est durant cette montée que nous allons découvrir non pas l’intérêt, mais l’amour, que dis-je, la PASSION des Incas pour les escaliers. Nous gravissons le pic durant une bonne heure, foulant des marches parfois profondes, parfois épaisses, souvent petites... un florilège de marches, et nous ignorons encore que ce ne sera pas la dernière fois. Une fois en haut, nous retrouvons d’autres visiteurs et trouvons une place pour admirer le panorama. Les vestiges Incas du Machu Picchu se cachent tout d’abord timidement derrière les nuages pour finalement abandonner toute pudeur. Nous savourons fièrement la fin du saucisson gardée pour l’occasion, non sans le partager avec un couple de français repéré à côté de nous. Je crois avoir vu des larmes de joie se former dans leurs yeux plein d’admiration à notre égard... C’est donc le torse bombé que nous quittons ces hauteurs pour retourner dans les vestiges. Le site est beau, grand, rempli d’anciens temples, lieux de rituels et d’habitations.

Le Lac Titicaca

Après avoir passé la frontière bolivienne, nous arrivons à Copacabana sur les berges du lac Titicaca. Nous attraperons in extremis un bateau pour la Isla del Sol, où se trouvent un village et des ruines Incas. Arrivés au port de l’île, nous nous retrouvons au pied d’un escalier tout simplement immense ! Nous l’escaladerons durant une petite heure, tous nos bagages sur les épaules, pour finalement nous arrêter hors d’haleine dans un gîte défraichi à l’accueil austère. Qu’importe, il devient urgent de se poser et nous ne sommes plus en état de faire les difficiles. Après un bref répit, nous continuons notre ascension avec en ligne de mire un restaurant trouvé dans le guide. Derrière une forêt de pins, nous nous retrouvons face à une petite maisonnette à côté de laquelle se trouve un ouvrier montant un mur en briques d’argile. Celui-ci nous affirme que nous sommes bien arrivés à bon port : le chef, c’est lui ! Nous nous installons devant un panorama sur le lac et ses îles, et c’est entre deux allées et venues, une brouette chargée de briques, que le propriétaire des lieux prend notre commande.

Le lendemain, la météo maussade nous dissuade d’aller explorer l’ile, d’autant qu’il faudrait une bonne journée pour en profiter et nous ne pouvons prendre ce temps supplémentaire puisque La Paz nous attend de pied ferme. Nous redescendons alors l’infinité de marches en prenant garde à ne pas glisser, puisqu’elles sont trempées par la pluie, attrapons le bateau retour, et sautons dans le bus à destination de La Paz.


La Paz et la Route de la Mort
L’arrivée à la capitale bolivienne est pour le moins terrassante : au détour d’un virage, en haut d’un col, la ville se dévoile, telle une vaste fourmilière étalée dans toute une vallée, véritable magma humain au cœur de la majesté de la cordillère. Le contraste est saisissant. La ville est dans une cuvette, le dénivelé entre les quartiers riches (en bas) et pauvres (en haut) est de 800 mètres.

Aussitôt arrivés, nous réservons nos places pour l’attraction dont nous entendons parler dans tous les bars depuis Cuzco : The Death Road, el Camino de la Muerte, der Tod Straße, 死の道, bref : la route de la mort ! Ancienne route principale reliant la Paz à Coroico, celle-ci tire son nom du nombre incalculable d’accidents qu’elle a vu se dérouler sur son sinueux parcours. Et une fois sur place, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi : un étroit chemin de terre bordé d’un côté d’une énorme falaise, de l’autre d’un véritable précipice. Nos petits casques et protections nous paraissent alors bien dérisoires. Le guide nous prie de rouler à gauche, autrement dit le long du précipice, alors que notre instinct nous dicte exactement l’inverse. Il faut savoir que la route est encore empruntée par quelques rares camions mais uniquement dans le sens de la montée. Le sens de circulation avait été changé pour permettre aux camions qui descendaient de s'assurer qu'ils avaient bien les roues sur terre, et non dans le vide. Nous descendons chacun à notre rythme (c’est à dire Bertrand toujours en dernier les mains sur les freins !), marquant quelques pauses pour garder tout le monde groupé (enfin... surtout Bertrand) et faire quelques photos : le paysage est magnifique, commençant en haute montagne sous la neige pour se terminer dans la chaleur humide, aux portes de la jungle. Après une petite sieste dans le bus, nous sommes de retour à La Paz que nous visitons le lendemain, pour notre dernière journée au bout du monde.
A part le quartier des sorcières (où vous pourrez acheter de magnifiques fœtus de lamas séchés et autres talismans) et les montées interminables, rien de bien pittoresque dans la capitale bolivienne.
Nous quittons nos deux compères, Paul l’haleine plus fraîche qu’à notre arrivée et Charlotte un peu moins, au pied de l’auberge où nous attendons notre taxi. Nous les laissons avec une promesse : notre récit sera vite prêt à être posté sur le blog !


Bertrand et Monia, le 20 janvier 2015

Note de ChaPaul : Notre ordinateur sera volé peu après cette étape. Ainsi, nous tenons à remercier les différents voyageurs que nous avons croisés pour nous avoir donné une copie de leurs photos. Les images ci-dessous sont la propriété intellectuelle de Bertrand et Monia (c'est bien la seule chose qu'on peut leur accorder d'intellectuel, héhé).

La boisson nationale du Pérou : l'Inca Kola. ça donne envie ?


Les bus de Lima, ou salle de muscu ambiante. Démonstration de Bertrand


Le site pré-inca Huaca Pucllana


Notre jolie auberge de Cuzco


Cuzco la belle


Monia et nous sur les toits de Cuzco


Vous remarquerez nos compétences en Photoshop pour supprimer la foule


La spécialité culinaire du Pérou : le cochon d'Inde ou "Cuy"


Arrivée en Bolivie par le Lac Titicaca


Et l'escalade de la Isla del Sol


Mais la vue en vaut la peine


Démarrage de la descente en VTT de la Route de la Mort


Trop heureux :)


Le truc sinueux au fond, c'est elle, la Death Road


Allons-y gaiement


Elle porte bien son nom, tout de même


Et on l'a fait !

lundi 27 octobre 2014

L'Ilo zenfants



CHA - Bon, nos mamans avaient raison dès le premier coup d’œil, on a beaucoup apprécié Claire-Marie ! 

Nous avons été accueillis comme des rois et nous avons pu découvrir le vrai Pérou, sans touristes. Le premier soir, Claire-Marie nous emmène diner en compagnie de Cynthia, une amie péruvienne qui nous loge, et Gloria, la directrice du centre « La Casa Loyola », là où travaille Claire-Marie. Le dîner est un vrai bonheur et on assaille Gloria et Cynthia de questions et Claire-Marie traduit gentiment. Elle traduira d’ailleurs pendant quatre jours nos questions et nos phrases avec une grande patience !

Le lendemain matin, départ aux aurores pour aller visiter avec d’autres collègues un centre de l’association à Tacna, non loin d’Ilo. On rencontre du monde, on apprend beaucoup sur le travail des associations, sur les conditions de vie des familles pauvres etc. Claire-Marie travaille à la « Casa Loyola » qui est un centre d’accueil pour enfants en situation à risque, c’est-à-dire défavorisés. Les enfants sont accueillis l’après-midi pour des aides aux devoirs, des activités, des jeux et sont ramenés aux parents en fin de journée. Ici, l’école n’a lieu que le matin. L’après-midi est donc consacrée à des activités extra-scolaires dont ils ne bénéficieraient pas sans la Casa Loyola. Malgré la barrière de la langue, les enfants sont très curieux de nous voir et nous aussi ! En bonus de ce post, une petite vidéo réalisée par nos soins sur l’après-midi avec les enfants ce qui vous expliquera mieux l’ambiance et le travail réalisé par Claire-Marie, Gloria et les bénévoles.

Le soir, Gloria, Cynthia et Claire-Marie, l’équipe de choc, décident de combler nos lacunes en termes de gastronomie péruvienne et nous emmènent déguster des anticuchos, des steaks de cœur de vache. Un vrai délice malgré les apparences !

Le vendredi matin est consacré à la réalisation de notre vidéo surprise pour les enfants du centre et on rejoint Claire-Marie pour déjeuner avec des amis. Là encore, on comble nos lacunes gustatives en savourant un ceviche, du poisson cru dans une sauce citronnée. Encore une superbe découverte ! L’après-midi, Claire-Marie nous emmène visiter Santa Rosa, un autre centre dans lequel elle travaille, qui est situé en plein cœur d’un quartier très pauvre. Malgré le manque de moyen, les membres de l’association réalisent des prouesses pour aider les enfants. C’est assez impressionnant… Le manque de financement met en danger le programme pour l’année prochaine et lorsqu’on voit le travail réalisé par l’association et l’aide apportée aux enfants, on ne peut être que scandalisé. Nous visitons aussi un collège du quartier Santa Rosa qui lui aussi essai de joindre les deux bouts pour apporter une meilleure éducation aux enfants. Mais rien n’est facile, ni gagné… Lorsque nous arrivons sur place, nous apprenons que le collège s’est fait voler quasiment l’intégralité de son parc informatique, soit vingt ordinateurs, quelques jours avant. C’est terriblement injuste de voir des structures qui ne sont là que pour aider se faire dépouiller.  

Le vendredi soir est consacré aux adolescents avec des formations, des ateliers et des conférences sur des sujets divers. Ce soir-là, ce sont les relations interpersonnelles qui sont au menu. Un peu compliqué pour nous de comprendre puisque tout est en espagnol mais les jeunes sont nombreux et on l’air de s’intéresser. Une fois les adolescents partis, notre équipe de choc, Claire-Marie, Gloria et Cynthia nous entrainent pour la soirée. Nous découvrons grâce à elles un magasin, enfin plutôt un repaire d’ailleurs, tenu par un vieux péruvien au visage ridé qui vend toutes sortes d’alcool. A peine rentré dans son antre que nous avons déjà un verre à la main et qu’il entreprend de nous faire goûter ses secrets : le Brandy et le Pisco pur. La discussion s’engage avec le propriétaire et ses amis et nous passons une bonne demi-heure, verre à la main à papoter (notamment une discussion animée au sujet de la différence entre le Cognac et le Brandy). Nous continuons chez Cynthia qui à son tour, nous fait gouter l’alcool d’anis local, vaguement similaire à l’Arak. Bien fatigués, nous allons nous coucher puisque le lendemain matin c’est atelier cuisine avec les adolescents. C’est de bonne heure que nous rejoignons le groupe dans les cuisines d’un local à côté de la Casa Loyola. Ce moment nous permet de faire plus ample connaissance avec les jeunes qui nous posent autant de questions que nous leurs en posons ! A l’aide de gestes, de « francos » (moitié espagnol, moitié français) et de quelques mots d’anglais, on leur explique ce qu’on fait, la France, les croissants, la recette de la blanquette et plein de choses très utiles. Un bon moment !

Notre dernier jour à Ilo en compagnie de l’équipe de choc se termine puisque nous reprenons un bus dans l’après-midi. Nous avons passé quatre jours à aller de découverte en découverte, hors du circuit habituel et nous sommes bien tristes de quitter tout le monde. Nous garderons un super souvenir de ces moments passés à Ilo.

Encore un grand merci à Cynthia pour son très bon accueil dans sa maison, à Gloria pour son rire et sa superbe voix et surtout à Claire-Marie pour nous avoir trainé partout avec elle pendant quatre jours.

Bon et ok, merci aussi à nos mamans parce qu’effectivement sans vous, on serait passé à côté de ça !
Notre prochaine étape est donc Lima pour accueillir Bertrand et Monia, un couple d’amis venu exprès de France pour passer dix jours avec nous au Pérou et en Bolivie.

Ce sera donc eux qui prendront leur plume pour vous raconter nos prochaines aventures !
Bonne vidéo et à bientôt !

Ps: Pour voir la vidéo en bonne définition, il faut cliquer sur le petit rouage en bas à droite de la vidéo et choisir la meilleure définition.






lundi 13 octobre 2014

C'est Pérou ? C'est Per-là ! (Merci Damien!)

CHA - C’est un peu triste tout de même de se dire qu’on attaque la dernière ligne droite du voyage. On est content de vous retrouver bien sûr, mais on se dirige tout de même dangereusement vers la fin d’une grande étape.

Bref, Lima, capitale du Pérou. Nous y passerons deux jours, ce qui suffit pour découvrir l’aspect touristique de cette ville. Nous allons nous promener dans le quartier historique rempli de maisons coloniales, la Plaza de Armas (il y a une Plaza de Armas dans chaque grande ville du Pérou, c’est la place principale), la cathédrale etc. On en profite pour rattraper notre retard en musées et en connaissances sur le Pérou en allant visiter le Musée des catacombes, très intéressant, notamment la collection d’os triés par genre (tibias, crâne…) et le musée de l’Inquisition, entièrement en espagnol mais assez interactif pour qu’on comprenne tout. 
Une petite pause dej dans un bistrot typique qui aurait tout à fait sa place dans un film sur l’occupation allemande en France avec son grand comptoir, sa machine à café et ses serveurs en tablier, puis on poursuit notre balade dans Chinatown, où nous n’avons aperçu que trois Chinois. Apparemment, ils sont là, mais cachés derrière leurs comptoirs… On cherchera mieux la prochaine fois. 

Le lendemain, visite du quartier de l’auberge, Miraflores, où des ruines pré-Incas ont été retrouvés il y a environ 30 ans sous un terrain de moto cross (normal…). Assez incroyable ! Un minivan plus tard et nous voilà dans le quartier artiste-bobo de Barranco. On boit un petit café dans un vieux wagon de train parqué à un angle de rue, on descend jusqu’à la mer en traversant des dédales de vieilles maisons puis on rentre doucement à l’hôtel, puisque le lendemain on prend un bus dans la matinée pour Paracas, à 3 heures de route de Lima. 

On descend là-bas dans la même chaine d’auberge de jeunesse que celle de Lima ce qui nous permet d’avoir 10% de réduction. Il n’y a pas de petites économies ! 

L’attrait principal de Paracas, c’est sa réserve naturelle en deux parties : un parc terrestre et un parc maritime. L’après-midi même de notre arrivée, sous un beau soleil, on loue des vélos pour parcourir les quelques 20 km de balade dans le parc terrestre. Mais tout va de travers puisqu’on se perd en chemin et qu’on met 40 minutes pour trouver l’entrée du parc. Déjà essoufflé par notre détour, on déchante très vite puisque le vent de face souffle, mais souffle ! On a l’impression de faire du sur place et effectivement, on n’avance pas très vite : 3 km en 40 min environ sachant qu’il nous en reste une vingtaine, qu’il est 15h et que le parc ferme à 17h. De toute manière, je rends les armes peu après, épuisée comme si j’avais fait un footing de 20 km et on fait demi-tour. Pas eu le courage de continuer, face au vent, pendant 20 km je l’avoue… Tant pis, on se rattrapera le lendemain matin avec la visite de la réserve maritime. 

Mais encore une fois les éléments sont contre nous puisqu’à 10h, prêts à partir, on nous annonce qu’il y a trop de mer et que le bateau ne partira pas aujourd’hui. On a donc tout raté à Paracas ! Dommage mais c’est la vie… On saute donc dans un bus direction Huacachina, une oasis entourée de dunes de sables absolument splendide. 

C’est assez drôle comme endroit en fait. C’est à 10 min de voiture d’une énorme ville (tout est relatif pour énorme disons que c’est plus petit que Levallois), tu roules sur une route normale et là, paf, d’un seul coup, tu te retrouves encerclé par des dunes de sables gigantesque. On a l’impression d’être aux portes du désert. Quelques dunes plus loin tu arrives à une oasis qui doit faire la taille d’un grand étang (l’étang de Marmesse, par exemple, pour ma famille) entourée d’une promenade jonchée de resto et d’hôtels. On a logé au Banana Backpackers. Une auberge de jeunesse pas chère, assez « américaine » avec la musique à fond mais bon… on a eu une chambre pour nous deux et pas un dortoir avec 15 autres touristes et donc autant de paires de chaussettes sales et malodorantes trainant dans la chambre!

A Huacachina, il n’y a pas grand-chose à faire mise à part les deux attractions phares : du buggy dans les dunes suivi d’une session de surf sur sable, puis une dégustation des vins de la région et aussi du fameux Pisco, alcool local. Nous voilà donc partis pour un tour de 2 heures de Buggy (sorte de grosse voiture 4x4 sans toit ni porte ressemblant à une araignée de fer) et de snowboard de sable. Nous pensions que ça allait être une petite balade tranquille dans les dunes, histoire de regarder le paysage etc mais non… pas du tout ! C’est en fait une course de vitesse dans les dunes. Le Buggy va super vite et saute en haut des dunes, dévale les pentes à fond et s’enfonce dans le sable etc. Et ça n’est pas du goût de tout le monde, ce que je peux comprendre ! 

Heureusement, la voiture s’arrête pour nous permettre de faire du snowboard de sable. Au choix, soit debout comme un vrai snowboard soit allongé sur la planche. Paul joue le photographe et le supporter pendant que je tente de garder ma dignité malgré mes nombreuses chutes. Je me suis éclatée même si c’est assez dur de faire du snowboard sur le sable alors j’ai fini comme la majorité des gens, allongée comme une baleine sur ma planche à glisser à fond  sur le sable. Au final, c’est une luge la tête la première et c’est bien drôle !

Le lendemain, petite grasse mat jusqu’à 9h puis repos au bord de la piscine en attendant notre taxi pour aller à la dégustation. Et à l’heure dite, on se rend compte que notre réservation n’a pas été prise en compte… ! En plus, c’est les élections donc la vente d’alcool est interdite pendant 3 jours (on avait vu ça aussi en Inde) donc il n’y a qu’un seul domaine d’ouvert (il ne faut pas contrarier les touristes qui ont, eux, le droit de boire !) qui accepte de nous prendre au dernier moment pour le double du prix de base. On a donc laissé tomber. Tant pis ! Nous goûterons nous-mêmes au vin et au Pisco autour d’un bon diner ! Du coup, on part se balader autour de l’oasis (10 min de marche et on avait fait le tour) puis vers 17h, on grimpe en haut de la plus haute dune pour voir le coucher de soleil. Moment très chouette ! On a même pu observer les locaux faire des prouesses en snowboard de sable et ça, c’est très impressionnant.

Après le coucher de soleil, on redescend et on saute dans un bus de nuit pour Arequipa. Les bus ici sont super chouette ! On se croirait dans l’avion mais en mieux. Siege allongeable, plateau repas, films, petite couette et oreiller et même un Bingo (le jeu !) pour gagner des billets de bus gratuit. Ça n’est tout de même pas facile de dormir dans un bus mais c’est assez reposant pour qu’on puisse attaquer une journée « normale » derrière.

A l’arrivée à Arequipa, on prend un taxi et zou dans une petite auberge kitsch et vieillotte mais sympa comme tout. Le proprio de l’auberge nous conseille d’aller prendre le petit déjeuner au marché ce qu’on s’empresse de faire.

C’est un marché couvert qui accueille aussi bien des boucheries, des poissonneries, des primeurs, des artisans, des fromagers et des boutiques pour touristes. On achète trois empanadas, sorte de petit pain triangulaire rempli au choix de poulet, de viande, de fromage, de légumes, et on va s’assoir sur les tabourets pour déguster un pur jus de fruit. 
Ce que j’adore dans les pays en développement c’est l’accessibilité des fruits. C’est un bonheur de pouvoir se gaver d’un verre, que dis-je, d’une pinte, de jus d’orange, sans sucre, sans eau, juste pur, pour trois francs six sous ! Ça reste tout de même assez cher pour les locaux mais je ne peux m’empêcher de penser que si le prix des fruits et légumes était moins cher en France, on y arriverait sans soucis à manger nos 5 fruits et légumes par jour ! Bref, je divague mais je suis aux anges de pouvoir me faire un jus frais tous les matins voir plusieurs fois par jour !

Après le marché, on a marché (je sais… pas drôle…) dans ces rues bordées de maisons coloniales. Une des choses à faire à Arequipa, c’est visiter le couvent de Santa Catalina. Ni une, ni deux, on y va. Et on n’est pas déçu ! C’est splendide. Construit en 1570 juste après l’arrivée des premiers Espagnols dans la ville, le couvent a abrité de nombreuses nonnes ayant fait vœu de claustration et en abrite encore aujourd’hui. C’est une véritable ville dans la ville. Les maisons à l’intérieur sont faites de pierre de volcan et tout est peint en Terre de Sienne et bleu Grec. C’est absolument splendide ! Je pense que c’est l’un des plus beaux endroits qu’on a vu depuis le début. Il faut bien 1h30 pour faire le tour de ce couvent, entre les « cellules » (sic) des nonnes toute flanquées d’une cuisine avec un four à pain super beau, les bains des nonnes, les chapelles, le potager etc.

Après cette balade hors du temps, nous sommes allés nous poser dans un super endroit : un café chocolaterie. Comme vous le savez sûrement, les Incas étaient connus pour leurs connaissances en matière de chocolat. Un couple d’Irlandais a repris la tradition et a monté une usine de chocolat bio il y a un an, assortie d’un café. Autant vous dire que l’on s’est fait plaisir ! On a acheté deux tablettes de chocolat, gouté des petits chocolats à droite et à gauche et bu un chocolat glacé ! Du bonheur ! 

De retour à l’auberge, on se fait accoster, enfin plutôt interpeller de manière énergique, par un ami du proprio. Il se trouve que ce drôle de bonhomme, affublé d’un gilet en peau de Lama sous une chemise à carreaux de bucheron et d’un chapeau ridicule, est cordonnier et surtout très choqué par l’état de mes sandales. Il est vrai qu’elles sont cassées d’un peu partout et ne ressemblent plus à rien mais de là à pousser des cris comme les siens… ! Enfin, après avoir baragouiné trois mots en espagnol, je lui confie mes chaussures. Quelques heures plus tard, il vient me les rendre réparées, cirée et entreprend de jouer de nous jouer de l’harmonica dans le patio de l’hôtel alors que tout le monde dort. Avec nos trois mots d’espagnol encore une fois, on tente de l’arrêter et on finit par lui donner aussi les sandales de Paul. Je pense qu’on n’aurait pas pu lui faire plus plaisir et le lendemain, il nous rend les chaussures de Paul réparées et cirées, tout en continuant à parler, parler, parler, dans un espagnol incompréhensible pour nous. Nous avons fait un heureux, ça s’est sûr étant donné son sourire. Pour nous remercier d’avoir fait appel à ses services, il nous offre… un morceau de ficelle ! Une jolie ficelle épaisse qui doit lui être très utile pour réparer les chaussures et que nous gardons précieusement au cas où. Une rencontre hors du commun ! 

Il est temps pour nous de reprendre le bus mais cette fois pour une destination un peu particulière. En effet, nous allons retrouver quelqu’un que nous ne connaissons pas mais qui nous invite à partager sa vie pour quelques jours : Claire-Marie. Claire est française, installée depuis un an à Ilo, ville portuaire au sud du Pérou, et travaille  dans un centre pour enfants et adolescents en situation à risque. Nos mamans se sont rencontrées, il y a à peine deux semaines, au mariage d’Alexandre et Emmanuel, un ami d’enfance de la famille, mon presque-cousin. S’étant très bien entendues, elles ont discuté pendant toute la soirée et décidé qu’il fallait que nous, leurs filles, nous nous rencontrions, étant dans le même pays. 

Nous partons donc passer trois jours avec Claire-Marie, découvrir son travail à Ilo mais surtout savoir si nos mamans avaient raison en disant qu’on allait s’entendre à merveille. 

Suite au prochain épisode avec une petite surprise en prime ! 

Lima

La Plaza de Armas de Lima

Une rue de Lima

Les ruines de Miraflores

Les (faux) habitants des ruines de Miraflores

Le wagon de train de Barranco

Huacachina, l'oasis au milieu des dunes

Le snowboard de sable

Le marché d'Arequipa

Le couvent Santa Catalina

Couvent Santa Catalina

Couvent Santa Catalina